Les mains dans la terre, les pieds dans les airs !

S’apercevoir de l’essentiel

Donc nous étions en mars 2020 et je tournais en rond dans l’appart’ comme beaucoup d’entre vous, entre télétravail, gym, courses essentielles dans la queue de la superette du coin, en ce temps où l’on pensait ne jamais pouvoir supporter le masque ! Et encore, je n’avais pas à m’occuper d’enfants, au contraire de ma sœur. Alors autant vous dire que j’attendais avec impatience la livraison de mes jardinières et l’ouverture des jardineries aux achats non-essentiels. Car, comme je vous l’expliquais dans l’épisode 2 de la série, mon plan de jeu était posé, les garde-fous levés, les mesures réalisées au centimètre. Bref, j’étais prêt à planter.

Le champ suspendu

J’avais alors reçu mon Coffret Balcon Refuge de Ligue pour la Protection des Oiseaux, et dévoré son mini-guide d’aménagement. Le coffret comprend également un mélange de graines d’essences de prairie ensoleillée, ce qui m’a décidé à consacrer plus de la moitié de la surface des extérieurs à ce « champ suspendu ». C’est clairement la base pour attirer une diversité d’insectes, les pollinisateurs comme les abeilles et les bourdons bien sûr, mais aussi les pucerons, les punaises, les mouches, les coccinelles, les papillons… À côté de ce parti pris, j’ai fait à l’inspiration et avec ce que j’ai trouvé en jardinerie.

Gros besoin de végétal

 Les métros étant fermés à ce moment-

là, voilà que je m’embarque dans une longue balade parisienne vers le Truffaut du quai de la Gare (Paris 12). Déjà, quelle ne fut pas ma surprise de voir une queue de 50 mètres à l’extérieur du magasin ! Je n’étais pas le seul à vouloir trouver le réconfort dans le végétal. Et toute ma vie je me souviendrai de cette expérience lunaire de course chronométrée, à courir dans les allées pour prendre le nécessaire pour mes plantations : le terreau, les billes d’argile, la corne de bœuf, le paillage, les pots… Et bien sûr les plantes ! Coté arbustes, j’ai opté pour un fraisier, un framboisier et un groseillier à maquereaux. C’est très valorisant d’avoir des fruits à sa fenêtre et les animaux adorent. J’ai aussi craqué pour les aromatiques (ciboulette, persil, sauge, estragon, thym, verveine citron, basilic, menthe et romarin). Je vous le recommande. Elles sont là pour vos tisanes et la cuisine, mais elles sont aussi parfaites pour les conditions « hostiles » du balcon.

De la terre partout !

Je n’ai pas choisi ces essences par hasard, elles étaient proposées dans le guide du Coffret Refuge Balcon LPO. Les buis pouvaient convenir aussi, mais j’en ai trop vu ratiboisé par la pyrale (petite chenille très vorace). Les petits fruitiers sont parfaits car ils ne montent pas très haut et ils dégagent des senteurs sucrées très agréables. J’en recommande un par balcon. J’ai enfin récupéré une petite vigne auprès d’un ami, histoire de lancer une grimpante à l’assaut des garde-corps, ainsi qu’un lierre, incontournable pour attirer la biodiversité. Mais le guide Refuge Balcon donne aussi des conseils sur des plantes à légumes si vous avez l’âme d’un jardinier ! Qu’importent les espèces, attendez-vous à mettre un sacré chantier chez vous. J’ai recouvert le sol de journaux afin de ne pas tacher, car j’ai brassé de la terre : 5 jardinières et une dizaine de pots à remplir, dont les billes d’argile pour le drainage, la corne de bœuf et le marc de café pour l’engrais, le paillage en surface pour conserver l’humidité… J’y ai passé un weekend !

Quelques conseils

 Passée cette première étape, tout est ordonné, le paillage égalisé, c’est très joli et c’est bien le rare moment où ce sera comme ça. Prenez des photos pour immortaliser ! Car les plantes vont se développer, le paillage se teinter. Bientôt on ne voit plus les pots mais bien un petit jardin. Quelques conseils au passage : attendez que les graines de la jachère fleurie lèvent pour mettre le paillage, cela leur assurera la lumière pour émerger. Mais pour les plantes déjà grandes, le paillage est indispensable dès le début. Pour rappel, il permet de limiter les arrosages et renforce la vie bactérienne de votre sol. S’agissant des engrais, privilégiez le bio, notamment le marc de café. Et n’oubliez pas les soucoupes des pots et jardinières. Ce sont des réserves d’eau utiles en été et vos voisins d’en-dessous vous remercieront ! Au prochain épisode, on verra comment cette belle promesse a évolué au printemps-été 2020.