Mes balcons biodiv’ : planifier c’est gagner !

Publié 05 Apr 2022
Mis à jour 11 Oct 2024

Martin, alias The Blue Martin sur Insta, nous raconte comment il a végétalisé ses balcons & fenêtres pendant le premier confinement en 2020, et accueillit depuis la biodiversité à Paris. Une série de 6 articles. N°2

Non, tu ne vis pas seul

Ah la vie en ville, les uns empilés sur les autres… Le voisin qui te demande d’éteindre la musique à minuit un samedi soir quand tu fais une petite fête avec tes amis. La voisine qui refuse que tu mettes ton vélo dans l’entrée. Ou encore celui qui manie brillamment la perceuse le dimanche matin à 8H… Bref, vous l’aurez compris, à Paris comme ailleurs on ne fait pas ce qu’on veut quand on habite en immeuble. Mais quel lien avec mes balcons ? Il est direct et essentiel, et c’est même selon moi la première étape d’une végétalisation réussie.

Avec ton propriétaire tu communiqueras

À Paris comme ailleurs, les règles de vie en commun peuvent changer d’un immeuble à l’autre. Donc quand j’ai voulu transformer mes balcons et rebords de fenêtres en petit paradis pour oiseaux et insectes, j’ai commencé par m’intéresser aux humains. Bah oui, devoir faire marche arrière à cause d’un vice de forme aurait été peu glorieux ! Donc j’ai demandé à mon propriétaire les règles relatives aux espaces extérieurs de l’immeuble. Déjà il a trouvé ça sympa, car ça change de l’appel pour dégât des eaux. Après cela m’a permis de connaitre ma marge de manœuvre : le balcon supporte le poids d’un homme (donc plusieurs jardinières) ; on ne peut pas accrocher des jardinières suspendues vers l’extérieur sur le garde-corps (balustrade en fer forgé), car cela pose un problème de sécurité ; on ne peut pas faire pousser des grimpantes à même le mur (vigne vierge…), etc.

À tes voisins tu paraitras sympa

C’est fou comme mon projet de balcons nature m’a rendu sympathique auprès de mes voisins. Parfois on se croise en échangeant des banalités, mais verdir son environnement touche une corde sensible et déclenche des conversations passionnées. « Prenez donc cette bouture, ce pot serait joli depuis l’extérieur, quel balcon êtes-vous… ? » Bref, c’est très cool. Mais les écouter permet également de compléter ce que le règlement de copropriété énonce : par exemple, attention à bien mettre les coupelles de rétention d’eau. J’ai personnellement mis du temps à trouver des soucoupes adaptées à des jardinières longues, et mes voisins (patients) m’ont décrit les chutes du Niagara à leurs fenêtres !

À la bonne parole tu prendras la source

 La suite logique de mon projet ? Les plantes à mettre pour attirer la biodiversité. J’ai donc lu plusieurs ouvrages et consulté des blogs et sites spécialisés, mais ce qui m’a véritablement guidé de A à Z, c’est le Coffret Refuge Balcon LPO de la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Je suis parti du principe que je n’y connaissais pas grand-chose et qu’on ne peut improviser un jardin nature suspendu. Car oui, c’est facile de planter un laurier rose, un olivier et un citronnier, comme on le voit partout à Paris, mais ces essences attirent peu d’espèces, car elles ne sont pas locales notamment. Or un espace de biodiversité réclame un peu plus de préparation.

Connais-toi toi-même

 Les voisins, le cadre, le terrain… et soi dans tout ça ? Au risque d’enfoncer une porte ouverte, je pense que ce sujet doit être abordé. Car vous serez le moteur d’un projet qui, lorsqu’il sera lancé, durera longtemps et demandera de l’entretien. Mais c’est l’aménagement qui demande le gros du boulot. La question est : êtes-vous prêt à entretenir vos balcons/rebords de fenêtres, en arrosant les plantes au moins une fois par semaine en hiver, plusieurs fois en été ? Êtes-vous disposé à trouver une solution pour l’arrosage quand vous partez en congés ? Et à effectuer quelques entretiens mineurs de taille ? Personnellement, j’ai eu cette réflexion en amont, et je savais que je pouvais le faire. Et croyez-moi, c’est ridiculement peu prenant à côté d’un animal de compagnie, mais c’est quand même un questionnement à avoir. Si c’est oui, sachez que les balcons nature que j’ai aménagés sont les moins exigeants qui soient, et qu’ils attirent une belle biodiversité. La suite au prochain épisode !

Guidé par le Coffret Refuge Balcon LPO

 Donc mon objectif était clair : que ça grouille de vie, au quatrième étage de mon appartement dans un quartier parisien très minéral, près de République ; que je participe modestement à la survie de la biodiversité parisienne, insectes et oiseaux essentiellement, car les petits rongeurs ne montent pas encore jusqu’au 4ème ! Pour cela, le mini-guide du Coffret Refuge Balcon m’a super aidé. Premièrement, il propose d’identifier son exposition (sud-ouest chez moi), la chaleur potentielle reçue (Soleil tout l’après-midi avec exposition au vent). Le guide m’a ainsi renvoyé au « jardin de pleine lumière », avec des fleurs de bord de route ou de prairie ensoleillée (bleuet, pissenlit, carotte sauvage, soucis, coquelicot, scabieuse, marguerite, sauge des près, centaurée, millepertuis…). Côté grimpantes, il recommande la clématite, la vigne, le chèvrefeuille, le houblon, le lierre… et côté arbustes, l’aubépine, le buis, le framboisier, le groseillier à maquereau, l’if, le houx, le fusain, le buddleia…

 

Petit = encore plus de structure

On est tous différents et c’est important de trouver le vert qui nous ressemble. C’est pourquoi le mini-guide LPO donne des exemples assez fournis d’espèces à mettre en fonction de son environnement. Les balcons d’ombre sont aussi très bien décrits. J’ai vraiment adoré ce moment dans l’élaboration des balcons car c’est là où l’on saisit les clés pour attirer la vie : différentes strates de végétation et surtout une belle diversité d’essences végétales. De là nait la diversité de la vie animale, croyez-en la suite de mes aventures ! Mais revenons à la structure : planifier cette étape simplement, sur papier avec des croquis basiques, pour définir ces différents niveaux de végétation, m’a permis de créer un ensemble cohérent dès le début. Car mes balcons font seulement 2 mètres sur 1, et les rebords de fenêtres sont étroits.

 

Une série de 6 articles témoignages, à suivre sur nos réseaux sociaux

 

  1. Comment j’ai enfin végétalisé mes balcons parisiens !
  2. Mon petit Éden suspendu, un bon travail de planification
  3. Les mains dans la terre, les pieds dans les airs !
  4. Feux d’artifice floraux et premiers (gros) habitants
  5. Un hiver tout vert au balcon, et des mésanges en action
  6. 6 bonnes pratiques à retenir de ma folle expérience balcon